Une écharpe à Paris (bis)

Chères liseuses et chers liseurs,

Je suis bien rentrée de Paris et même si ici, en Belgique, nous sommes tous affectés par les récents événements qui ont secoué Bruxelles, je tenais à prendre le temps de partager avec vous mon ressenti sur les rencontres du week-end passé.

À toutes celles et ceux qui sont venus me voir à Paris, vous m’avez époustouflée. C’est la première fois que des personnes attendent en file jusque sur le trottoir spécialement pour me rencontrer. Et même surprise pour le Salon du Livre où vous êtes venus massivement !

Je me suis sentie à la fois très honorée et très impressionnée.

Vous avez fait, pour beaucoup, preuve d’une patience et d’un enthousiasme qui m’ont profondément touchée. Et que dire de toutes ces paroles que vous m’avez adressées, de tous ces dessins que vous m’avez offerts (je vais bientôt les mettre en ligne, promis !) ? Écrire est un acte solitaire où l’auteur passe des dizaines, des centaines d’heures en tête-à-tête avec son texte sans avoir la moindre idée de la façon dont il sera accueilli par le lecteur. Je ne suis pas présente quand vous lisez l’histoire, je ne peux pas voir l’effet qu’elle produit sur vous en direct. Le seul moment où je peux vous rencontrer yeux dans les yeux – lunettes dans les lunettes parfois – c’est à l’occasion des rencontres publiques. Et là, quand je les découvre enfin, vos visages, vos regards, vos sourires… quelle récompense ! Souvent vous vous excusez parce que vous avez l’impression de n’avoir rien d’intelligent à me dire, mais j’aimerais tellement que vous compreniez que votre seule présence, votre seule expression valent tous les mots du monde.

Donc voilà, je tenais à remercier celles et ceux qui sont venus me voir. Mais aussi toutes celles et tous ceux qui, de façon générale, me soutiennent à travers la Toile (internet, hein, pas le clan d’Archibald).

Enfin, je voulais présenter mes excuses à celles et ceux qui sont venus me voir et que je n’ai pourtant pas pu rencontrer. Certains sont repartis découragés par une attente beaucoup trop longue, d’autres sont restés jusqu’au bout mais mon emploi du temps ne m’a pas permis de les recevoir. Pour la première fois, j’ai perçu de la colère chez des lecteurs et cette colère, je la trouve légitime. Je me mets à la place de tous ceux qui ont perdu leur temps dans des conditions inconfortables. Encore maintenant, quand j’y repense, je me sens mal.

Je vais vraiment essayer de tirer un enseignement de ce qui s’est passé, mais j’aimerais vous expliquer comment les choses se déroulent pour moi, de l’autre côté du miroir si je puis dire.

Quand je me rends à une séance de dédicaces, je dois trouver le meilleur compromis entre le créneau horaire qui m’est attribué et la qualité des rencontres individuelles. Il y a quelques années, j’ai subi une lourde opération à la mâchoire des suites d’un cancer : des actions aussi simples que manger, sourire et parler exigent de moi plus d’efforts que la normale. Ceci fait que j’ai une endurance limitée, mais vraiment, je m’efforce d’accorder la même attention, la même gratitude à chaque personne qui vient me voir. Si vous avez beaucoup à me dire, j’aime vous écouter. Si vous avez des questions, j’aime y répondre dans la mesure du possible (clin d’œil à ceux qui essaient de m’arracher des infos sur le Livre 3). Pour moi, la rencontre en elle-même est plus importante que la signature, mais ces quelques minutes que je passe avec chacun peuvent être, toutes cumulées, perçues comme interminables pour ceux qui attendent derrière. Souvent, je déborde du créneau horaire qui m’a été attribué : d’une heure, de deux heures, plus si nécessaire. Et parfois, je ne peux pas me permettre de déborder davantage, parce que j’ai un autre engagement qui m’attend et que j’arrive moi-même au bout de mon endurance physique.

Mais je n’ai jamais eu l’intention de vous manquer de respect et cela, j’espère que vous le comprendrez.

À présent, pour celles et ceux qui sont venus me voir en dédicaces (à Paris ou ailleurs), n’hésitez pas à exprimer vous aussi votre ressenti, faire part de vos remarques ou de vos interrogations ! 🙂

Que l’écharpe soit avec vous tous,

Christelle

PS : mes prochaines destinations seront la librairie Mollat de Bordeaux le 9 avril, le salon Étonnants Voyageurs de Saint-Malo mi-mai et le Festival du Livre de Nice début juin ! Je vous donnerai très prochainement de plus amples informations 🙂